La permanence du 46

La naissance et l’histoire du 46

De 1970 à 1975, le Père Guy Gilbert travaille pour une communauté associative de prêtres de rue nommée “Les Copains de la Villette” et qui embauche des éducateurs de rue.

La mission de ces prêtres était de trouver des jeunes qui traînaient dans le quartier. C’est de là, que la vocation de Guy Gilbert est née.

L’obsession de Guy Gilbert était alors de raisonner ces jeunes, de leur donner une chance de s’en sortir en les sortant de leur quotidien mortifère à travers des activités diverses comme des camps de neige ou des camps d’été. Il fallait aussi faire le lien avec les services sociaux et les accompagner auprès des juges des enfants, ce qui était bien douloureux !

Au 46 il y avait quelques jeunes, tous mineurs. Ces jeunes étaient “résidents” au sens où ils avaient été rejetés de plusieurs centres d’accueil. Comme plus personne n’acceptait de les prendre du fait de leur comportement, c’est Guy qui assurait leur garde et dans des conditions précaires (sac de couchage et planches au 46) avant de leur trouver des familles d’accueil, des formations ou encore du travail.

Le « 46 » était né.

Noël y était souvent la fête symbolique : autour d’une grande table présidée par Guy, se trouvait réunie cette population cosmopolite. Il y avait certes des jeunes mais aussi des gens du quartier, à qui des donateurs généreux avaient pensé en leur envoyant des colis de victuailles dont ils reparlaient longtemps après…

Au 46, il arrivait souvent de croiser quelques jeunes du quartier qui avaient pris l’habitude de venir retrouver Guy pour se sentir au sein d’un groupe, pour se changer les idées. Il y avait aussi les paumés, les laissés pour compte de tous âges, qui venaient retrouver un peu de chaleur humaine, un café, un échange avec d’autres visiteurs qui eux, découvraient un monde dont ils ignoraient tout jusqu’alors…

Les temps forts avec Guy

 

Au 46 rue Riquet, permanence de l’association, le rituel hebdomadaire est quasi immuable. Il y a d’abord l’accueil des anciens à toute heure de la journée, puis l’accueil de celles et ceux qui veulent voir le Père Guy Gilbert.

Paris reste pour l’association, le lieu de nombreuses rencontres importantes telles que les donateurs, petits ou grands, croyants ou laïques, les politiques, et les gens de tous les horizons souhaitant échanger avec Guy Gilbert.

Autrefois dans sa camionnette bleue et aujourd’hui dans sa Renaut Scénic, Guy emmène ces jeunes soit au restaurant, soit au sein d’une famille chez qui ils sont invités pour dîner.

Régulièrement, Guy Gilbert va rendre visite aux prisonniers et emmène toujours à cette occasion quelques jeunes afin qu’ils prennent consciences de l’univers carcéral.

Le 46 est aussi et surtout un point d’ancrage depuis lequel Guy accède aux gares et aéroports de la capitale et qui le conduireont à se rendre aux quatre coins de la France, en Belgique, en Suisse mais aussi hors des frontières européennes pour honorer les nombreuses demandes de conférences qui lui sont faites.

C’est à Paris que Guy transmet sa parole à travers les médias, par les émissions de radio et de télévision. Cette parole est celle d’un prêtre-éducateur avant tout, qui œuvre toujours aujourd’hui pour une jeunesse désœuvrée.

 

Histoire Bergerie Faucon
Histoire Bergerie Faucon

Le 46 et l’acccompagnement des anciens

 

Le 46 rue Riquet dans le 19ème arrondissement de Paris est avant toute chose un point d’accueil destiné aux « anciens » : ce sont ces quelques jeunes autrefois encadrés par la Bergerie de Faucon et aujourd’hui devenus majeurs.

Ils sont en moyenne moins d’une dizaine et éprouvent encore aujourd’hui des difficultés à s’en sortir.

C’est pour cela que le « 46 » est né : aider d’abord les jeunes mineurs sans pour autant les abandonner à leur majorité.

Ce lieu est une permanence qui a pour vocation d’apporter notamment à ces « anciens » un repère fort et pérenne. Nous répondons selon leurs besoins, qu’ils soient d’ordres financiers, administratifs ou tout simplement humains.

C’est au 46 que ces anciens trouveront à leur convenance un accompagnement à la recherche d’emploi, une aide à la rédaction d’un document administratif, une écoute, quelques tickets resto ou un café chaud…

Le 46 aujourd’hui

Certes, la situation a bien changé et pas forcément dans le bon sens : aujourd’hui le vrai problème est celui de la drogue et de la violence totalement aveugle.

Malgré ces nouvelles difficultés, le 46 reste encore aujourd’hui un lieu incontournable de l’association. Il est d’abord un haut lieu symbolique car c’est ici même, dans l’histoire populaire du 19ème arrondissement de Paris, que l’association est née.

Sur la porte en fer figure toujours « Père Guy Gilbert – Prêtre Educateur » et il n’est pas rare que des personnes d’un certain âge nous interpellent pour nous dire qu’elles se rappellent très bien du Père Guy Gilbert sur sa moto avec tous les jeunes autour de lui. Elles n’ont rien oublié…

Guy y exerce encore, notamment à travers ses adjoints, bénévoles ou salariés. Sa trace perdure en ces lieux à travers les murs tapissés d’histoire.

Le pôle administratif et financier assure de nombreuses missions : réception et tri de courriers innombrables, envoie des commandes, réception des dons, etc.

Enfin, derrière la porte blindée qui conserve bien des joies et des douleurs, le 46 est encore aujourd’hui vivant et accueille des personnes bienfaisantes de notre association, des curieux, des personnes qui viennent acheter les ouvrages de Guy, mais aussi et surtout des « anciens » encore aujourd’hui en difficultés financières ou psychologiques. Ces « anciens », laissés pour compte, nous sollicitent encore aujourd’hui et nous solliciteront demain.

Aujourd’hui le « 46 » reste fidèle et présent à ceux qui sont dans le besoin et en ce sens, son rôle est inestimable et cher à la volonté du Père Guy Gilbert.